vendredi, novembre 24, 2006

Très éclairant!

J'aime beaucoup aller lire sur le blog de Stéphane Laporte, sa vision éclairée, sans préjugés m'est agréable. Ce n'est pas pour rien que du temps qu'il faisait les ByeBye; il mettait toujours le doigt sur le bobo, autrement-dit: il arrivait à nous faire rire, en famille le 31 décembre; sur nos travers et ceux des autres.

Ce qui me frappe ces derniers temps, c'est qu'il re-publie des textes qui datent, sauf qu'ils sont d'actualité avec les événements récents. Faut le faire non? La seule critique à son blog: est la difficulté d'y laisser des commentaires et le manque d'interactivité qu'il entretiens avec ceux qui en laissent. Mais bon; personne n'est parfait!

Alors; aujourd'hui un texte déjà paru le 25 juin dernier en rapport avec la St-Jean. Cette sortie, non pas des boules à mites, a le mérite de nous faire relativiser la stratégie de Harper, qui affirme en Chambre que le Québec est une nation distincte au sein du Canada.

Je cite M. Laporte:

C'était hier la Fête nationale du Québec. Mais était-ce vraiment la Fête nationale du Québec? Parce qu'une fête nationale, normalement, c'est la fête d'un pays. Et le Québec n'est pas un pays. Ben non. Pas encore, disent ceux qui fêtent le plus la fête nationale du pays qui n'en est pas un encore. Nous sommes les seuls, les Québécois, à fêter avant le temps, avant l'événement. Comme si les Français avait fêté le 14 juillet avant de prendre la Bastille. Comme si les Américains fêtaient le 4 juillet avant d'être devenus indépendants.


Une fierté en carton pâte vient de prendre le bord...

On appelle ça mettre la charrue devant les boeufs. Ou, en langage de 24 juin, mettre le char allégorique avant les polices. Le problème avec le fait de fêter une fête nationale avant d'avoir fait les gestes qui permettent de devenir un pays, c'est que tu n'as plus vraiment envie de les faire. On est bien. On peut agiter notre drapeau. Chanter Gens du pays. Crier que le Québec est un pays. On se croit entre nous autres. Pas besoin de faire de sacrifice. Aucune tête n'a roulé comme durant la Révolution française. Aucun soldat mort au combat... On peut continuer à voter non et fêter notre pays le Québec à la Saint-Jean. C'est formidable!


J'ose signaler que si les différents référendums ne sont pas passés, malgré les époques un peu différentes: il en demeure une constante. Il y a tout plein de gens qui ont voté non.

Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter de célébrer une fête nationale? Absolument rien! Plus québécois que ça, tu meurs! On a juste eu besoin qu'un gouvernement déclare que dorénavant le 24 juin n'est plus la fête des Canadiens français, c'est désormais la Fête nationale du Québec. Voilà. C'est tout. Pas plus compliqué que ça. Ça fait pas mal. Bien sûr, le gouvernement qui a voté cette loi est un gouvernement provincial. Donc régional. Mais ça ne fait rien. Il peut décider que c'est une fête nationale quand même. Comme il peut décider de la couleur du beurre est rose. Suffit que monde embarque. Et le monde embarque.


Eh oui: au départ et traditionnellement, la St-Jean-Baptiste est en place pour honorer le Patron des Canadiens français... qu'on l'aie transformée en Fête nationale ne remplacera jamais un OUI clâmé, par vote démocratique.

Je n'ai jamais compris pourquoi le PQ agit comme ça chaque fois qu'il prend le pouvoir. En faisant des gestes comme si on était déjà un pays. Au lieu de nous attiser en disant: " Un jour, nous aurons notre Fête nationale! Un jour, nous pourrons fêter notre pays! ", ils font comme si c'était fait. Mais en agissant ainsi, ça ne se fera jamais. Le 24 juin n'est pas vraiment une fête nationale. La ville de Québec n'est pas vraiment une capitale nationale. L'Assemblée nationale n'est pas vraiment une assemblée nationale. Pas encore. Le Québec n'a aucun statut particulier. Le Québec est une province. Si vous voulez que ça change, votez oui.


Parce que la vérité, c'est que le Québec habite encore chez ses parents. Le Québec n'est pas autonome. On peut bien se faire croire qu'on est chez nous, que c'est notre télé, notre poêle, notre frigidaire, notre chambre. Mais en réalité, tout ça appartient à popa et moman. On est chez popa et moman. Notre Fête nationale, c'est le 1er juillet. Notre capitale nationale, c'est Ottawa. En se faisant croire qu'on est chez nous, on va coller là tout le temps. Comme Tanguy. Pourquoi s'en aller si on peut faire tout ce qu'on veut?


Les Saint-Jean les plus nationalistes, les plus inspirantes ont eu lieu avant que le 24 juin devienne la Fête nationale. Quand c'était encore un combat. Un but. On sentait un mouvement. Une montée. Depuis que le 24 juin est devenu la fête du pays sans qu'on ait eu besoin de sortir de notre buisson, ça tourne en rond. Tout le monde parle comme si c'était fait, des beaux discours mythomanes. On ne crée un peuple indépendant en lui donnant tout, tout cuit dans le bec.


Bien sûr, si votre pays est le Canada, tout est correct. Vous vivez dans la réalité. Et vous avez raison de fêter le 1er juillet. On célèbre l'anniversaire de la confédération. Un événement qui a eu lieu il y a 140 ans. Saint Jean-Baptiste vivait en Galilée. Il n'a pas libéré le Québec. Alors si votre pays est le Québec, il est temps de réaliser que c'est toujours un rêve. Qu'un rêve.


Je me rends compte que j'ai pratiquement tout recopié ici tellement ça me rejoins mais surtout, tellement ça dépeint les sentiments qu'on ne peut que ressentir quand on vit loin du Québec.

J'admire aussi Monsieur Duceppe qui en réponse à la sortie d'Harper, se rallie à la motion destinée à déstabiliser le Bloc Québécois à Ottawa.

À mon avis, ce sont deux polititiens intelligeants qui en viennent à un concensus, enfin!

Pour le reste; je laisse à chacun sa conscience et ses convictions. Je désirais juste partager les miennes en reflet aux événements de cette semaine.

6 commentaires:

Alcib a dit…

Ouais ! C'est une autre ruse de Harper ! Harper dit que le Québec constitue une nation, mais 78 % des Canadians sont prêts à reconnaître tous les groupes ethniques et culturels vivant au Canada sauf... les Québécois. Harper risque donc d'avoir 78 % des Canadiens contre lui.
Il aura dit que le Québec forme une nation, certes, mais qu'il ne faut surtout pas croire que cela signifie quoi que ce soit !
Pour continuer dans l'esprit de Stéphane Laporte, c'est comme si Harper, se prenant pour le père de Tanguy, lui disait « D'accord, je reconnais que tu es une personne et même plus : un adulte. Mais ne t'avise surtout pas de vouloir assumer des responsabilités. Ton émancipation n'est que symbolique ! »

Beo a dit…

Alcib * Elle ne peut être autre chose que symbolique aussi ;)

Pour rien au monde, je ne voudrais qu'une autre personne DONNE l'indépendance comme ça en cadeau.

Anonyme a dit…

On peut vivre au Québec, dans la nation et s'ennuyer désespérément de son pays. Je trouve aussi que Stéphane Laporte est lucide avec un peu d'acidité et que ça nous est essentiel. Une trop grande partie des québécois est engourdie dans un laisser-aller morose et vide d'ambition. Alors imagine! Vouloir faire un pays, c'est «ben trop forçant»... Un peu décourageant tout ça ou enrageant, selon les jours.
Moi je vais me coucher. Bon matin et bonne journée !Béo! Essaye de ne pas trop travailler... c'est samedi

Anonyme a dit…

Je suis allé sur ce site. Je ne comprends pas ton commentaire sur la difficulté d'y laisser un mesage. Suffit de mettre ton nom et ton courriel.
Interactivité ? Si tu laisses un message à l'égard d'un intervenant théoriquement cela devrait être possible par le même moyen non ? A moins que le propriétaire des lieux ne te l'interdise. Est ce le cas ?

Beo a dit…

Lux * Je crois aussi qu'il faut brasser la cage, engourdis, endormis ou faire "comme si": c'est pas ça qui va nous donner un pays! :(

J'ai travaillé juste en matinée et ça a bien été!

Beo a dit…

Lancelot * T'inquiètes; j'ai déjà laissé des commentaires mais; je suis trop gâtée par mes blogs habituels j'imagine! Je m'attends, non pas d'avoir une réponse automatiquement mais à l'occasion oui!

Puis; la modération n'est pas au rendez-vous. Beaucoup de critiques, bref: je vais y lire et puis voilà!