Mésaventure

Vite au lac ce matin!

Vite; c’est une manière de dire, parce que j’ai pris le temps de boire mes cafés, de faire un minimum de ma routine sur le Net, ma toilette et hop au lac oui.

C’est un jour de fête en ce beau dimanche où les bateaux de la CGN - Compagnie Générale de Navigation - pavoisent et paradent sur le Léman entre Ouchy, Morges, St-Prex. Ne voulant sous aucuns prétexte participer à la cohue qui sera rassemblée sur les rades de ces Communes; je suis juste allée au lac pour y lire tranquille. J’y suis arrivée quand c’était encore calme. J’y suis restée un bon deux heures à lire, au son des vagues qui sont pour moi comme une douce musique.

J’ai pu voir passer 2 bateaux de la CGN qui ralliaient Morges. J’adore voir passer ces vapeurs majestueux. Le temps avançant amenait son flot de gens voulant profiter aussi du soleil. Juste avant de partir j’ai admiré 2 vapeurs avançant côte à côte. Un autre plus petit s’amusait sur un trajet elliptique plus près des côtes de France. Au même moment; un petit aéroplane orange faisait des loopings au dessus de nous. Et je vous dis pas le quadrillage des avions de ligne dans le ciel. Impressionnant parfois qu’il y en aie autant et que ça se touche pas.

Voilà pour la partie détente. Je rentre vers 14hrs pour manger. J’ai décidé de me faire un bon sandwich tomates. Tout est prêt, pour démarrer le grillage du pain et aussi pour chauffer l’eau pour mon petit bouillon de légumes.

Quand j’entends mes voisins assez âgés - 80 ans bientôt pour elle et 85 pour lui - qui comme toujours doivent appeler pas moins de 50 fois leur chien pour qu’il rentre. Mais ce coup-ci: c’est plus la dame que j’entends et elle arrête pas, comme une plainte sans fin…. Je regarde par le juda pour la voir étalée par terre!

Je sors voir s’ils ont besoin d’aide. Le monsieur veut que je la relève mais elle a mal au bras et j’ose pas, de plus elle me demande d’appeler le 117.… euh…. Je suis là entre les deux à m’interroger… je finis par savoir que le 117: c’est la police. J’ai jamais appelé la police encore moi ici; au Québec non plus dailleurs…

Je finis par le faire; on m’interroge je dis: qu’il y a une dame d’étalée à l’entrée, qu’elle est pas bien, n’arrive pas à se relever, donc: faudrait venir avec l’ambulance. Après discussions: il m’assure qu’ils vont venir.

Entretemps, un autre voisin débouche de l’ascenseur. Un de ceux qui me salue jamais. Sa mère part souvent en ambulance alors il reste avec nous pour nous aider. Cinq minutes plus tard; c’est un policier qui arrive. Questionne la dame, tâte son pouls, etc. Pour finir par appeler l’ambulance lui-même. Elle a mis 15 bonnes minutes à arriver!

La dame nous a tenu la conversation tout ce temps, sans bouger mais j’étais venue chercher un petit coussin pour qu’elle appuie sa tête. N’empêche que c’est long, et je ne me sentais pas trop à ma place tout en sachant bien qu’il me fallait rester là. Je crois bien qu’elle s’est démis l’épaule la pauvre. Elle est partie en ambulance, son mari qui est en déambulette et qui ne voulait pas qu’elle aille à l’hôpital a bien du se rendre à l’évidence. Une chance qu’on l’a pas écouté!

Je suis rentrée rassurée, et affamée! J’ai donc dégusté mon sandwich une bonne heure plus tard que prévu.

J’étais pas mal nerveuse au départ mais par la suite; c’est tellement long que j’ai eu le temps d’analyser toute l’action, si on peut s’exprimer ainsi. D’un côté j’ai eu de la chance que c’était pas plus grave. Et en ce dimanche la majorité des gens sont sortis, mais je sais que le monsieur serait arrivé peu après moi et les aurait aidés. C’est bien ça.