Les cloches sonnent.

C'est jour de congé, jour férié mais qu'elle en est la raison?

Les cloches sonnent pour annoncer l'Ascension du Seigneur.

L'ancien calendrier des fêtes obligatoires est impressionnant.

Tout est plus souple maintenant dans le sens que ceux qui le désirent vont par dévotion à l'église, aux cérémonies du culte et autres. Par contre la loi est demeurée rigide dans le sens de conserver des jours fériés comme aujourd'hui, que bien des gens en profitent sans en savoir le sens initial. C'est normal quand les gens qui ne vont plus à l'église, perdent le sens de ces célébrations dans le calendrier liturgique. Normal aussi que des générations entières prononcent le mot ascension en associant à congé payé sans chercher plus loin.

Ce qui est moins normal; c'est que les mêmes gens ne cherchent pas à savoir, particulièrement quand un collègue musulman, boudhiste ou indou lui pose la question, car eux ils aimeraient bien savoir le pourquoi du comment de ces jours fériés aux noms bizarres.

La paresse intellectuelle est désarmante, la paresse de la dévotion l'est aussi et l'un ne va pas sans l'autre. Quand on ne croit en rien, qu'on se rebiffe en arguant qu'on ne veux pas vivre comme un troupeau de moutons, on oublie souvent que c'est la réalité hélas.

Les moutons ne sont pas tous où on le pense. Qu'à voir notre société qui s'émeut devant les victimes de séismes grandioses, quand leur voisin meurt de faim, que la personne âgée se désidrate silencieusement dans sa solitude en face de chez-vous.

Il y a aussi la catégorie de mouton silencieux qui laissent les publicitaires leur mettre n'importe quoi sous les yeux sans rechigner. On dira que je m'égare mais je ne crois pas: la liberté d'esprit ne relève pas d'une religion ou d'une autre mais bien d'une attitude courageuse pour s'élever contre ce qui cloche autour de nous. De s'avancer pour faire bouger les choses d'une manière ou d'une autre.