samedi, avril 22, 2006

Une indifférence pressée!


À un récent repas d’affaire, les gens devaient s’inscrire en vitesse et signaler le nombre de personnes; s’ils venaient en couple: ils accolaient un x2 après leur patronyme.

La journaliste assistant à ce repas avait donc devant elle une dame charmante qui, selon le carton posé devant elle, s’appelait Pierre! Au départ, d’original ça devint carrément bizarre quand la journaliste réalisa que sa voisine de droite s’appelait Gérald! Celle de gauche? Jean-Daniel!!!


Croyant à un retour en arrière bizarre, comme au temps où toutes les dames étaient: madame Paul Pervenche ou madame Markus Locke. La véritable raison était que dans l’indifférence pressée: les collaborateurs de cette entreprise étant en majorité masculins, le fait d’ajouter x2 ne révélant en rien le prénom de leur épouse, les organisateurs n’ont eu d’autres choix que de procéder ainsi.

Aberrant!


Dans le même magazine, une étude sur le phénomène du choix que font ou que ne font pas les femmes en se mariant.

Ça me rappelle ce billet sur mes patronymes

RECUL:

Les Américaines sont toujours plus nombreuses à prendre le nom de leur mari. En Suisse, 71% des épouses choisissent de balancer leur nom de jeune fille aux orties.

Retour aux années 50? Déni de l’autonomie féminine? En gardant leur nom de jeune fille, les jeunes femmes ont peut-être l’impression qu’elles vont passer pour des féministes rasoir & ringardes. -pourquoi donc en Europe le mot féministe a une connotation si négative? Parfois on dirait que les gens s’en défendent comme de l’antisémitisme ou le nazisme-

Souvent en Suisse, les jeunes femmes se laissent influencer par leur mari qui préfère que toute la famille porte le même nom. En de rares exceptions: le mari suggèrera à sa future épouse de conserver son nom. -remarquez que c’est le mari qui y pense…-

On remarque qu’en Suisse les femmes qui conservent leur nom de famille sont des immigrées: Espagnoles, Italiennes, Françaises, Québécoises.

Alors; régression? Pas vraiment, dans la mesure où les Suissesses nont jamais eu envie d’afficher leur nom à elles…

À l’évidence, aucune révolution, féministe ou identitaire, n’est en vue. Et quand on dit révolution… on n’ose à peine espérer une évolution.

PS: Pour l’état civil, les Suissesses ont deux options: renoncer à leur nom de jeune fille et adopter celui du mari, ou conserver leur nom et le faire suivre par celui de l’époux, obligatoirement sans trait d’union!

* Source: Fémina No15 - 09.04.06

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