mercredi, avril 05, 2006

La fin des inégalités?

Juste avant la Journée internationale des femmes; j’avais souligné un acte, que notre Ministre des Affaires Extérieure avait posé, significatif au niveau de l'équité, la dame ayant trié sur les candidats aux ambassades, exactement le même nombre de femmes que d’hommes.

Autour de la JIF, les discussions mentionnaient toujours une loi passée il y a 10 ans mais qui est rarement appliquée, sinon ignorée. L’équité dans l’emploi ou la rémunération est une LOI en Suisse et faut bien chercher pour trouver où donc c’est appliqué! Ça m’a toujours sidérée… alors qu’elle ne fut pas ma surprise à la fin du mois de mars de tomber sur cet article!

En 2006, les femmes reçoivent toujours et encore 25% de moins en salaire que les hommes. Désirant inverser la tendance, deux dames ont imaginé equal-salary.
Une idée ingénieuse qui pourrait donner des effets concrets et visibles. L’initiatrice du projet est économiste, active dans une société de communication, partie de l’a priori que la majorité des société sont soucieuses de bien faire. Pour promouvoir leur image, elles aiment déclarer qu’elles pratiquent l’égalité salariale. En même temps ces sociétés savent qu’on se méfie de leurs déclarations, car les statistiques fédérales disent exactement le contraire.

Alors, pour rendre crédible leur politique égalitaire, les entreprises ont besoin d’un instrument concret, scientifique & incontestable. Equal-salary est basé sur les mêmes principes que les labels les plus exigeants (les normes ISO par exemple): une certification dûment référencée, un système d’accréditation avec un cahier des charges précis pour les contrôleurs (auditeurs, consultants, certificateurs).Et au cœur du label: l’équation salariale mise au oint par l’Observatoire universitaire de l’emploi et son directeur.

L’entreprise qui souhaite prouver que sa politique de ressources humaines est équitable transmettra aux contrôleurs un maximum de données (anonymes bien sûr): les salaires obtenus par chaque employé(e) ainsi que les variables qui les expliquent, c’est-à-dire la formation, l’expérience, l’ancienneté, les fonctions, les temps de travail & les autres informations qu’elle juge pertinentes. Ces chiffres serviront à poser son "équation salariale". Appliqué à chaque employés, si les différences salariales s’expliquent par des facteurs objectifs, c’est gagné. Il y a salaire égal pour travail égal. Sinon, l’équation mesure la part de différence inexpliquée, liée au genre, et calcule son ampleur. Cette méthode a été validée par le Tribunal fédéral en 2003. Elle a aussi été adoptée par la Confédération pour vérifier que les entreprises qui obtiennent des mandats publics pratiquent l’égalité.

Equal-salary pourrait provoquer une petite révolution dans les mœurs en Suisse. Désormais, au lieu d’être montré du doigt devant un tribunal, on affichera sa carte de visite. Si elle porte la fameuse estampille, pas de problèmes.

Il ne faut pas oublier que les entreprises se battent pour attirer les meilleurs candidatures pour constituer des équipes mixtes dont on sait aujourd’hui qu’elles sont plus performantes. Le label equal-salary ne sera donc pas un atout que symbolique, il pourrait aussi rapporter gros. Dans un peu plus d’une année, la certification sera opérationnelle.


* Source: Fémina 26.03.06

En conclusion; c’est quand même lamentable d’en venir là mais avec cet outil positif on sortira peut-être du cercle vicieux qui est la norme encore en 2006.

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