jeudi, janvier 27, 2005

Holocauste

Un mot qui en dit long, qui en dit trop, qui a des relents nauséabonds. Le titre aussi d'un téléfilm tourné en 1978, vraiment explicite, que j'ai regardé à sa sortie alors que j'avais 20 ans.

D'entendre parler de la Grande Guerre, de la Seconde Guerre mondiale dans la famille était pour moi normal, car plusieurs anciens combatants Canadiens y ont participé.

Par contre; la réalité choquante et irréaliste de l'Holocauste m'a sautée au visage lors de ce visionnement. De plus Holocauste, étalé sur un mois avec un épisode hebdomadaire, m'a laissé le temps de réfléchir et d'assimiler ces horreurs. C'est très difficile d'exprimer l'effet sur une personne qui est née dans un pays calme, stable, que les guerres ont épargnées question territoriale. Oui des Canadiens y sont allés, mais c'est pas comme quand la guerre viens chez vous, que le danger est présent à votre porte, dans vos tripes.

J'ai tellement voulu vérifier, recouper, contrôler, que j'ai eu par la suite une période où tout ce qui était publié sur le sujet, avec ou sans photos: je l'ai parcouru. Je m'y suis presque contrainte à un certain moment jusqu'à écoeurement.

A quelque part j'ai fermé la boucle avec le film: La liste Schindler. Pas pour oublier; mais rien ne sert de creuser le sujet quand il est bien assimilé.

J'ai jamais trop compris pourquoi un grand silence a suivi la Libération. Pourquoi les jeunes de ce siècle croient que c'est de la fabulation tout ça et qu'être pro-Nazi, Skins ou autres est cool... Le travail personnel que j'ai fait pour savoir, voir, comprendre, a été mis de côté par une société de la honte qui a rendu ce sujet tabou.

Maintenant certaines écoles européennes organisent des autobus entiers de jeunes pour aller visiter les lieux de l'Horreur. Réussiront-il à gommer tant d'années de silence?

Un autre volet qui m'effare est que les rescapés ont été laissés à eux-mêmes, nulle cellule de soutien psychologique, comme il en existe maintenant pour le moindre petit traumatisme impliquant un groupe, nul aide: allez vous avez la vie sauve: débrouillez-vous.

Pour le 60e anniversaire: les reportages télé, rediffusions de films et documentaires sont étoffés de témoignages de la part des derniers survivants. Tout ça pour le 60e anniversaire... et les soixantes années avant?


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