mardi, janvier 08, 2008

Une belle découverte en perspective!


Je découvre! J'imagine que je pourrai le trouver en Suisse parce qu'il est annoncé sur le Femina de dimanche dernier! Yep alors.

Voici ce qu'en dit Charles-Philippe Giroux de La Presse:



Avec Chroniques birmanes, le bédéiste québécois Guy Delisle publie son troisième carnet de voyage en bande dessinée, après Shenzen et Pyongyang, qui ont été traduits en neuf langues. Entrevue avec un artiste qui voyage autant que ses oeuvres.

Rangoun, ex-capitale birmane, 2005. C'est un dimanche matin, et le bédéiste Guy Delisle est assis devant un ordinateur, dans un petit appartement, entouré de trois amis dessinateurs à qui il donne un bref cours d'animation. Mais cette semaine, l'exercice est interrompu après une demi-heure par une panne d'électricité. Personne n'est vraiment surpris: le quartier dans lequel ils se trouvent n'est alimenté que deux heures par jour.

Ne reste plus qu'à sortir de cette tour de béton, dans une cage d'escalier plongée dans le noir. Heureusement, il y a un truc. L'ami explique: chaque palier compte 12 marches, il suffit de les compter. Seul le dernier palier en compte 13.

- Ah bon, l'architecte s'est trompé?

- Non, c'est la tradition en Birmanie. Toutes les maisons doivent avoir un nombre impair de marches.

Après un séjour d'un peu plus d'un an en Birmanie, il peut sembler étrange que Guy Delisle cite une telle anecdote - "pas du tout spectaculaire", de son propre aveu - parmi les souvenirs les plus marquants de son périple. Mais là où les journalistes verraient des occasions de grands reportages géopolitiques, le dessinateur québécois voit plutôt le quotidien de gens qui habitent des coins chauds de la planète.

Son nouveau recueil, Chroniques birmanes - un carnet de voyage de 272 pages en bande dessinée - regorge d'histoires comme celle des marches, des récits «très concrets, très quotidiens». «J'ai l'impression que le fait de raconter de tout petits détails, ça fait voyager», note Guy Delisle, joint chez lui à Montpellier, en France.

Guy Delisle s'est rendu dans le pays d'Asie du Sud-Est avec sa femme, qui y travaillait avec Médecins sans frontières, et son fils. "Je m'imaginais la Birmanie comme une deuxième Corée du Nord, mais non, ce n'est pas ça du tout. Les gens y vivent difficilement, mais ils vivent. Chaque fois qu'on va parler de la Birmanie, c'est qu'il y a des gens qui se font tirer dessus pendant les manifestations, on va voir la récipiendaire du prix Nobel de la Paix assignée à résidence, Aung San Suu Kyi, puis on va voir la junte (...) J'aime bien montrer que dans des pays comme ça, qui sont très pauvres, il y a quand même une vie qui ressemble à celle qu'on vit, mais avec beaucoup moins de moyens."

Le dessinateur de 41 ans, originaire de Charlesbourg (aujourd'hui fusionnée à Québec), n'en est pas à ses premières armes dans les récits du genre. Deux de ses séjours asiatiques ont fait l'objet de carnets: le premier, Shenzhen (2000), met en scène un Guy Delisle en plein choc des cultures, dans une Chine où la communication est quasi impossible. Pyongyang (2003) raconte le périple du dessinateur dans le pays le plus secret du monde et est riche en détails politico-insolites. Les deux volumes ont été traduits en neuf langues, dont l'anglais et le japonais.

Comme dans Shenzhen et Pyongyang, le ton des Chroniques birmanes est faussement anodin. Plusieurs situations qui pourraient être dramatisées sont souvent désamorcées par un humour légèrement décalé, tandis que les vrais moments touchants, plutôt que d'être enrobés d'une couche de compassion occidentale, sont relatés avec une telle candeur qu'ils n'en sont que plus poignants.

Par ailleurs, la simplicité de certaines histoires des Chroniques birmanes épouse bien celle du dessin de Guy Delisle, qui reste malgré tout étonnamment rythmé. Quelques chroniques sont muettes, un des genres de la bande dessinée que M. Delisle affectionne particulièrement.

Même si les histoires de Guy Delisle sont des clichés de la vie quotidienne, leur concoction n'a rien d'instantané. Le dessinateur préfère laisser le temps lui dicter ce qui se retrouvera ou non dans ses livres. Pyongyang a été écrit six mois après son retour de la Corée du Nord, tandis que les trois quarts des Chroniques birmanes ont été écrits de retour chez lui.

«Sur place, je prends des notes dans un petit journal de bord», explique le dessinateur qui, au fil de la conversation, délaisse un peu son accent français et échappe quelques québécismes. «Sur la page de droite, je note les rencontres, les gens que je vois, c'est comme un petit journal de bord assez emmerdant. Puis à gauche, je fais un petit croquis pour expliquer un truc rigolo que j'ai vu. Après, j'attends un peu que le temps passe; c'est ce qu'il y a de mieux. Le mélange du souvenir et des relectures de mes notes va faire la matière pour le livre.»

Pas question pour lui de qualifier ses récits de «reportages». Le résultat de sa démarche est d'ailleurs à des années-lumière de ce que produit le journaliste américain Joe Sacco, dont les bandes dessinées sur la Palestine et la guerre en Bosnie sont à la fois plus rigoureuses et politiques. Malgré tout, le séjour de Guy Delisle à Pyongyang l'a forcé à introduire certains éléments journalistiques. «J'aurais fait un peu trop le jeu de leur propagande si je n'avais fait que reprendre leurs conversations et les réponses qu'ils me donnaient. (...) Maintenant, quand j'ai l'occasion de le faire, comme là avec la Birmanie, je m'arrête et j'introduis un graphique, par exemple pour expliquer ce qu'une ONG essaie de faire.»

Avec la crise birmane qui continue de défrayer les manchettes, le dernier livre de Guy Delisle est peut-être destiné à devenir aussi chaud que son sujet. Une chose est certaine, il ne sera pas le seul bénéficiaire de cette publicité fortuite; ses lecteurs en profiteront bien plus.

CHRONIQUES BIRMANES
Guy Delisle
Éditions Delcourt
272 pages
28,95$

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Ahh Béo, Guy Deslisle c'est un petit plaisir pour les yeux et à lire! J'ai lu Pyongyang et j'avais adoré, l'autre jour je suis tombée sur celui-ci et je me suis dit que ce serait mon prochain achat! C'est pour bientôt!

Beo a dit…

Shandara * AH!!! Je me doutais bien que tu connaissais toi parce que moi: je suis un peu en retard sur les nouvelles.... et j'ai jamais, jamais vu rien sur lui sauf dimanche passé.

Tu parles que j'ai accroché et que je vais le chercher. Il a un style épuré et tellement percutant à la fois...

J'ai fais une autre découverte hier soir... prochain billet!!!

Anonyme a dit…

Coucou Béo ! Meilleurs voeux pour une belle année 2008, plein de bonnes choses et surtout la santé ! Chroniques birmanes est disponible sur www.exlibris.ch au prix de Fr. 28.90, si tu le trouves pas ailleurs... Bises :-)

Beo a dit…

Coucou ma si gentille Pouky! Tous mes voeux pour une très belle année 2008 à toi ainsi qu'à tous les tiens!

Merci pour l'info concernant cette BD; tu crois qu'on peut payer par bulletin de versement, ça m'arrangerait bien.

Sinon: t'es vachement au courant toi :)

Beo a dit…

Mais t'es vraiment un amour Pouky! Je viens de le commander vu qu'ils fonctionnent aussi par bulletin de paiement! Joie!

C'est grâce à toi!

Anonyme a dit…

C'est là que je commande quand je veux quelque chose au lieu de le chercher partout, souvent sans succès. Je connaissais pas du tout ta BD, j'ai découvert en lisant ton billet et je suis aller jeter un oeil pour voir si elle était dispo ! On peut payer par bulletin de versement et en plus, les frais de port sont gratuits, tout est parfait :-) Voilà, bonne journée !

Beo a dit…

Pouky * Oui, merci à toi car je vais consulter par là maintenant. Moi tant qu'on peut payer par bulletin de versement: c'est nickel.

Tu as fait ma journée et mon bonheur hier! Bonne journée à toi!

Anonyme a dit…

Hello, moi je l'ai acheté à la Fnac, payé un peu plus cher et déjà lu. C'est un tout bon Delisle :-)

Beo a dit…

Doremi * Je l'ai commandé et je devrais le recevoir demain, j'ai hâte de le lire.

Ce sera mon premier, ton avis et celui de Shandara me rassurent tout à fait :)

Beo a dit…

Je l'ai reçu aujourd'hui!!!

Des heures et des heures de plaisir en vue!

J'avais oublié qu'il était du même format que Paul à la pêche ;)