Quand j’entends des gens dire que
la Suisse est comme un paradis sur terre: je suis sidérée!
J’imagine qu’ils ont l’enfer derrière eux… je pense aux réfugiés de guerres, requérants d’asile pour qui évidemment d’avoir la vie sauve dans un pays autre que le leur tient du miracle.
Mon fait personnel du jour: une collègue qui se retourne à deux reprises, avec de grands yeux, sur l’Indou portant turban! Quand on travaille pour une boîte internationale,
qui n’a pas que le mot d'international, je vois pas ce qui peut surprendre de voir des gens de partout! Mais passons sur l’étonnement de gens peu habitués à tout ça.
Revenons à nos moutons. Je viens de voir un reportage qui illustre trop bien que le racisme est présent partout et touche des catégories de gens plus que d’autres. Je ne peux pas en témoigner car sans le vouloir *
je fais partie d’une catégorie qui provoque l’euphorie pour ne pas dire l’extase chez la plupart des gens mais bon je m’égarre… Ce soir, dans le reportage, mené par un journaliste officiel de l’
ONU pour son pays d’origine, qui estdu continent Africain; ce journaliste a joué le simple citoyen arrivant de son pays. Trouver un appartement, un travail, ou tout simplement entrer danser dans un club = mission impossible!
Africain, noir: les portes se ferment avec des subtilités dignes d’un éléphant dans un magasin de porcelaine!
À la gare, cherchant un appartement en abordant le badaud: il a fini par se faire raccoler par un homosexuel ou mieux: demander de la drogue!
Le reportage jouait de ces situations provoquées avec caméra cachée pour souligner des situations vécues comme cette dame dont j’ai déjà parlé précédemment -
non je vais pas aller chercher dans mon historique; z’avez qu’à vous en rappeler- la dame qui postule, dossier à l’appui dans une maison de retraite -
elle est née en Suisse de père Suisse donc elle a un patronyme Suisse...et qui un coup sur place se fait carrément dire: je ne peux pas vous engager parce que vous êtes
NOIRE! Rien de moins! À tirer les larmes de voir le témoignage de la pauvre dame qui avoue avoir été dépossédée de son identitée lors de cette entrevue,
qui a fait recours et qui a gagné récemment.
Bref: il paraît qu’en Suisse ce genre de racisme vise différentes provenances selon la tendance, dans les années 60 c’était les Italiens qui étaient visés, chaque nationalité doit y passer à son tour j’imagine!
Pourquoi est-ce un passage obligé? Pourquoi, particulièrement à l’aube de l’année 2006, on en est pas encore arrivé à considérer le bipède, communément appelé humain comme un être humain? Pourquoi est-ce important voire vital de bichonner son bichon maltais quand on arrive pas à regarder dans les yeux un Maltais? Pourquoi les yeux de l’autre personne ne nous parlent pas? Parce qu’on regarde pas à ce niveau. Quand on fuit le regard de l’autre, quand on dénigre us et coutumes, quand on en arrive à vouloir poser un code d’entrée à la porte d’une boutique pour pas que:
tout et n’importe quoi entre ici…. Y a de quoi avoir honte!
On a une expression et même deux -
entre autre au Québec- un plan de nègre… signifie un plan qui doit fonctionner à tout coup à cause de la question vitale des noirs en esclavages quand ils échafaudaient des plans. Mon petit juif signifie: que la personne visée arrivera à ses fins quoiqu’il arrive pour souligner la bosse des affaires des Juifs couplée à la survie aussi dans leur cas. Le politiquement correct nous impose de ne plus dire ces expressions… quand donc viendra le moment de ne plus faire
VIVRE les humiliations d’amalgame à nos frères? Nationalité, couleur c’est quoi au juste? Je vais vous le dire moi: un tout petit test pour savoir ce que VOUS avez dans le cœur VOUS! Et c’est vite vu quand vous réagissez sans réfléchir!
Anecdote: dans ses fonctions très officielles de journaliste à l’ONU, un jour notre reporter à la caméra cachée avait du mal avec le développement d’une pellicule dont il avait besoin. L’heure tardive a fait qu’il a eu besoin de demander au ***Securitas de retourner dans la chambre noire, le type en question au lieu d’appeler son chef a carrément téléphoné aux policiers… qui n’ont pas ménagé notre journaliste en le traitant de nègre et tutti quanti. Tout ça se passe à
l’ONU, en ville de Genève…
citée des droits de l’Homme…
Je suis sidérée… si c’est ça le paradis sur terre… je préfère me souvenir du petit rang de campagne québécoise où un petit homme en devenir à la peau mate vivait heureux dans sa famille à la peau claire, dans un tout petit village où il ne faisait pas tache, un village qui pourrait donner des leçons de tolérance à bien des gens.
* parfois on se demande si on doit jubiler, être agacés ou juste dire merci quand les gens se **pâment devant notre nationalité Québécoise...
** pâmer: être en pâmoison devant un fait, une nationalité en l'occurence; pour finir ça tient de l'amalgame: le Québec!!! Le Canada!!! Nirvana!!!
*** Securitas: entreprise de gardiens de sérurité.
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