La différence de quand je m’éveille les jours de travail, soit autour de 5 heures du matin, qu’il fait nuit, que c’est la routine habituelle avant de partir, et les réveils de jours de congés c’est que: je me sens au paradis!
J’émerge lentement du sommeil, je choisis d’y retourner tellement c’est calme. Ça peut m’arriver de deux à trois fois. Normalement le soleil éclatant me fait lever plus rapidement. Ces jours, avec le brouillard - dont j’avais souci pour partir au travail- est là toute la matinée mais pas quand je part tôt. Joie!
Donc ce brouillard, feutre l’atmosphère, donne un air féerique dont j’ai pas l’habitude. Me donne comme un répit, avant les percées du soleil.
Quand on traverse de l’autre côté de la vie… on arrive dans un brouillard rassurant comme ça? Un genre de cocon accueillant et chaud? Les gens qui ne passent pas du premier coup parlent d’une lumière blanche éclatante. C’est ce qui nous accueille alors? Comment savoir…
Seule certitude, c’est que dorénavant ce n’est pas la distance en terme de kilomètres qui fait obstacle pour revoir un ami, un frère. Autre certitude: c’est qu’il manquera quotidiennement à ses proches qui n’entendront plus sa voix, ne verront plus son magnifique sourire, ses yeux clairs dans lesquels on lisait la bienveillance ainsi que la tolérance.
Selon la formule consacrée au Québec depuis un moment, lors d’un décès on dit: il nous a quitté.
Vivant déjà à une distance de plusieurs kilomètres depuis un bon nombre d’années, mes souvenirs les plus marquants avec ce frère remontent à loin. Sans me souvenir de l’âge précis que j’avais, c’était entre 6 et 10 ans.
Je vivais à la ville mais tous mes frères & sœurs vivaient sur la ferme laitière à quelque 15 km de ma petite ville. J’y allais en vacances, l’été, à Noël. J’ai vite compris le principe que j’étais de la visite moi! Ce qui me donnait le choix de mes activités à comparer à mes sœurs qui devaient s’occuper de la maisonnée et de mes frères de la ferme. Rien de plus normal vous en conviendrez.
Durant une période de plusieurs années, la petite Béo suivait ses frères à l’étable. Mais le seul parmis eux qui lui a vraiment permis de participer aux travaux est ce frère qui vient de mourir. Je vivais à son rythme, ou presque.
J’allais le rejoindre à l’étable, participait à la traite des vaches, à nourrir les petits veaux, à la crèmerie, aux champs, bien installée sur le tracteur, les yeux grands comme ça, à découvrir la campagne! On rentrait soit dîner ou prendre une collation digne d’un repas en mi-journée et on repartait soit aux champs, soit à la Coop du village ou même celle de ma petite ville!
Imaginez: la citadine qui revenait en pick-up avec son grand frère! Fière de ne faire que passer pour retourner en campagne!
Une amie m’a dit: ah c’est de là que te viens l’amour des vaches?
Sûrement! Chacun sait que notre enfance est là pour nous construire, tel que nous sommes au fil du temps. Je dois mon amour de la terre, de la nature, des vaches et de la tolérance en grande partie à mon frère Raynald. Je dois un certain équilibre familial à ce même Raynald, pour avoir traversé ces dernières années un genre de vendetta destructeur, on l’a traversé ensembles, solidaires.
Service funéraire demain, j’y serai en pensée comme j’en ai pris l’habitude depuis que je vis si loin. Voilà!
légère
Il y a 2 jours
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