dimanche, mars 16, 2008

6 avril 1994

Date fatidique pour les Rwandais... pourquoi? Ce fut le début du génocide qui a tant défrayé la manchette et pourtant... qui est encore ignoré de trop de gens.

Je sais qu'il y a quelques films qui traitent du sujet. Qu'ils soient oscarisés ou pas... je n'avais aucune envie de voir ce genre de truc. L'horreur, fictive ou réelle me chavire trop. Il aura fallu une production québécoise pour faire pencher la balance: Un dimanche à Kigali.

Ce film a reçu de nombreux prix. Est-ce ce qui a favorisé sa distribution au format DVD en Suisse? Je l'ignore. Il n'est pas sorti en salle, ça c'est certain.

Le début du film m'a laissé un léger goût de documentaire, et de devoir jouer avec la télécommande pour le niveau sonore... ça m'exaspère toujours. Le mélange d'acteurs québécois et rwandais m'a déstabilisée durant un moment aussi. C'est normal car de revoir Luck Mervil, Maka Koto me faisait m'interroger sur les autres acteurs. Je suis partie depuis 10 ans du Québec alors... bien d'autres acteurs inconnus pour moi auraient pu faire partie de la distribution.

Bref, plus le film avance, plus on s'y croit. Hélas d'ailleurs... Je n'ai pas lu le livre de Gil Courtemanche.. je ne connais aucun Rwandais. Ce film m'a mis en pleine face la cruauté humaine, bestiale, haineuse au possible, au point d'en pleurer pendant 15 minutes, ayant mis le dvd sur pause... avec une incrédulité sur autant de violence envers son prochain.

Un film à voir malgré quelques lacunes sonores. Et pour une fois j'ai regardé les bonus intégralement pour m'imprégner du tournage et constater encore une fois notre empathie qui ne trompe pas des gens comme les Rwandais.

* Quand Gentille parle d'un endroit où la différence entre noirs et blancs est inexistante ou vivable... je ne peut que penser au Canada... même si Bernard semble promettre de chercher ce paradis... ;)

15 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ce compte-rendu, ça me donne envie de voir le film. Ca me rappelle une BD sur la question de Jean-Philippe Stassen: "Déogratias". Tout à fait poignant aussi.
Ca me rappelle, les rencontres que j'ai faites il y a quelques années en Tanzanie. Je donnais une formation pour des réfugiés congolais, burundais... et rwandais. Les derniers n'étaient pas les moins traumatisés...

Beo a dit…

Doremi * C'est fou parce que souvent je fais une liste de films à voir...

C'est rare que j'en raye de ma liste, par contre: il n'est pas rare qu'en m'installant pour les visionner, que j'aie totalement oublié le sujet principal du film. Ce fut le cas hier soir. ;)

Dans les bonus, il y a des entrevues avec les acteurs québécois et rwandais.

Les Québécois avaient peur de remuer la douleur, mais tout en douceur; ils en sont arrivés à une complicité qui se sent dans le film. Tout ça fait partie des petits détails qui "adoucissent" les horreurs terribles qu'on veut nous montrer.

Ta formation en Tanzanie a sûrement été une expérience poignante non?

Dario chez les Helvètes a dit…

Il y a longtemps, en Belgique, j'ai eu l'occasion de voir une pièce de théâtre intitulée Rwanda 1994. Plus qu'une pièce de théâtre c'était un spectacle multimédia de plus de 4 heures !

J'en suis sortis tout retourné...

Voir à ce sujet : http://www.peripheries.net/article245.html

Beo a dit…

Dario * Je viens de parcourir l'article que tu as mis en lien, je comprends que tu en sois sorti remué.

C'est la même démarche qu'Un dimanche à Kigali: passer le message d'Humain à Humain.

On y voit peu d'images du massacre, et ce peu est déjà trop pour moi mais il faut bien que TOUS voient pour comprendre.

Ophélie a dit…

Ce film est très touchant, même si la situation est d'une cruauté insoutenable. Je n'ai pas encore vu celui avec Roy Dupus, J'ai serré la main du diable, mais j'ai bien hâte. Il a gagné le Jutra du meilleur acteur, sûrement bien mérité.

Beo a dit…

Ophélie * Je voudrais bien le voir celui-là aussi.

Peut-être que la notoriété internationale de Roy fera qu'il sera distribué par ici; j'aimerais bien :)

Anonyme a dit…

Oui, assez poignant car c'était travailler avec des personnes qui ont tout perdu, famille comprise (ou qui ne savent rien de ce qui est arrivé à leurs proches). Et qui en plus sont vus comme des lâches et des traîtres par ceux restés au pays. Donc qui n'osent pas rentrer même si la situation s'est calmée.

Anonyme a dit…

La notoriété internationale de Roy?? Euh... Sans vouloir t'offenser, tu peux me rappeler qui c'est? ;-)

Blue a dit…

C'est vrai qu'on s'en fout chez nous que les gens soient blancs, jaunes ou noirs. Je me souviens de la première fois où j'ai vu un Noir dans ma ville natale avec mon frère. Je devais avoir 9-10 ans. Il a dit "Bonjour les enfants, ça va?" avec un grand sourire. On n'arrêtait pas de rigoler mais c'était de surprise, ça ne se voulait pas méchant et il l'a bien compris. On provoquerait probablement la même réaction en Afrique chez des enfants noirs qui n'ont jamais vu de blancs.

Anonyme a dit…

C'est le fun de pouvoir voir des acteurs Québécois de temps en temps.

Moi j'ai pas encore fini Les lavigueurs, mais c'est le fun de voir évoluer de nouveaux acteurs comme la fille de Marcel Leboeuf; qui est vraiment excellente!

Beo a dit…

Doremi * Hum... comme si c'était patriotique de se laisser massacrer! Mais je comprends que ça ne doit vraiment pas être invitant de rentrer au pays.

Tu me rappelles qu'il y a des réfugiés ici aussi dont un qui vit à la Chaud-de-Fond je crois et qui a écris un livre: Génocidé, je crois le titre. Sauf erreur; il y a plein de réfugiés qui ne "peuvent" pas rentrer car ils seront massacrés en représailles :( Ah lala!

Roy Dupuis, acteur Québécois qui tourne aussi au Canada anglais et aux Etats-Unis-sauf erreur-.

Je sais pas si t'as déjà vu la série Nikita, avec la belle dame blonde. C'était une série d'espionnage je crois et son partenaire masculin, toujours vêtu de très long manteau de cuir noir: c'était Roy.

Beo a dit…

Blue * C'est exactement mon avis que toutes les origines sont intégrées au Québec; y a qu'à penser à Dany Laferière, Boule Noire -qui avait pris ce nom de scène-, Normand Bratwhaite, Grégory Charles: pour moi; ils ne sont pas noirs, ils sont eux-même. Une personnalité, des talents, en bloc. Je pense qu'on envisage ça de même au Québec.

J'ai été choquée de constater que c'est pas pareil ailleurs :(

Beo a dit…

Shandara * Oui ça fait toujours du bien.

Je l'ai vue en entrevue la fille de Leboeuf: elle est excellente et a déjà pas mal d'expérience on dirait.

Sais-tu que ça commence à m'intéresser de voir Les Lavigeur ;)

Anonyme a dit…

J'ai compris le message, je t'envoie ça prochainement ;)

Beo a dit…

Shandara * T'es ben fine :)