mercredi, août 29, 2007

Une belle journée malgré tout!

Jour de pluie intenses après toute une nuit d'orages violents. Je fais rapidement mon ménage de condos en matinée car j'ai un rendez-vous pas très agréable mais j'ai décidé d'y passer... une mammographie n'a rien d'une partie de plaisir et c'est même très douloureux. Plusieurs fois j'ai eu envie de dire aux 2 dames qui ont officié mon examen, qu'elles auraient intérêt à suivre des cours avec de mes compatriotes... tellement je me suis sentie cobaye pour l'une des deux... supervisée par l'autre!

J'ai même dû signaler que j'avais des os et j'aurai probablement un beau bleu demain sur l'os qui saille plus bas de la base du cou -j'imagine que c'est le haut de la cage thoraxique-; ce qui vous donne une idée de leur expertise au niveau mammaire, m'enfin. J'ai enduré le mal, j'ai moins de patience pour l'incompétence.

Je n'aurai pas de frais pour cet exament ayant été ciblée pour des tests de dépistage, au moins ça de positif! J'avais le choix de la clinique, je suis donc allée à Morges pour la facilité de trouver la dite clinique et un stationnement avec une durée de 10 heures. J'étais donc parée à me balader avant et après cet examen.

Évidemment la pluie battante, ça vous change une balade! J'ai donc fait du lèche vitrine, ensuite je suis allée boire un café en dégustant une patisserie au Tea room où travaille une de mes voisines préférée.

Pendant l'examen, en respirant un bon coup; je pensais à la nouvelle montre que j'allais m'offrir pour mon courage... le bonheur total de trouver 3 bijouteries pratiquement côte à côte pour faire mon choix. C'est fou parce que j'en suis restée à ma première idée.



Ensuite j'ai bouquiné dans une librairie qui arborait le dernier livre d'Elizabeth Vonarburg! (voir plus bas). J'ai demandé au libraire s'il avait une section de livres canadiens, voire québécois sinon par Maison d'Édition... na! Rien de tel! Tout est classé en vrac... je vais pas perdre une heure pour voir qu'ils ont juste ce dernier opus en main! Surtout qu'il s'agit du premier tome de cinq! Pas envie de rester en rade pour les tomes suivants et bon c'est tout de même un petit 2,800 pages!!! Chose certaine je les aurai un jour car j'adore cette auteure dont voici un article paru sur Cyberpresse récemment.



Sonia Sarfati

La Presse 20 mai 2007



On dit d'Élisabeth Vonarburg qu'elle est la grande dame de la science-fiction québécoise. Avec Reine de Mémoire, roman de 2800 pages publié en cinq tomes chez Alire, elle plante son drapeau sur le continent de la fantasy. Rencontre royale avec une romancière exigeante, envers elle et envers ses «sujets».

En 1999, Élisabeth Vonarburg a fait le rêve qui est à l'origine de Reine de Mémoire. Elle a vu une carte. Immense. En relief. Possédant le pouvoir de «transporter» ailleurs la personne qui y plante quelque chose. La rêveuse s'est bien sûr questionnée. De quoi pouvait bien être faite cette carte ? «Un premier remue-méninges m'a donné une réponse qui m'a foudroyée. Et qui ne pouvait exister que dans un monde magique.»

Impossible d'en dire plus : la nature de la carte explique beaucoup, et n'est révélée que dans la dernière partie du roman, La Maison d'Équité, qui vient clore l'oeuvre amorcée avec La Maison d'Oubli, Le Dragon de Feu, Le Dragon Fou et La Princesse de Vengeance. Un projet immense. Le plus ambitieux de la romancière ? Peut-être. Mais il y a quand même eu la formidable saga de science-fiction «Tyranaël »..

Sauf que la science-fiction est territoire familier pour celle qui en est «la grande dame» au Québec. Reine de Mémoire, magie oblige, est d'un autre genre. La fantasy uchronique. Où Élisabeth Vonarburg a fait plus que prendre ses marques en écrivant cette somme de 2800 pages. Un roman, un seul, Reine de Mémoire donc, divisé en cinq tranches pour des raisons d'édition - un peu comme Tolkien a dû publier The Lord of The Rings en trois tomes.

Un roman qui se déroule sur deux époques. Qui varie les points de vue (il y en a cinq). Qui se passe sur deux continents, l'Europe et l'Asie, et fait allusion à au moins un autre. Qui raconte un monde familier, qui pourrait être le nôtre... mais qui ne l'est pas tout à fait. Par son histoire. Par la présence de la magie. Ainsi, le sud-ouest de la France qui sert de premier décor est et n'est pas le sud-ouest de la France que l'on connaît. Cette année 1789 n'est pas, non plus, celle que l'on raconte dans les livres d'histoire.

C'est dans ces lieux et cette époque qu'Élisabeth Vonarburg a installé la famille Garance. Les jumeaux Senso et Pierrino. Leur petite soeur Jiliane. Grand-Père et Grand-Mère, qui les élèvent depuis la mort de leurs parents. Et ? « Et, dans un univers parallèle où Jésus a eu une soeur jumelle qui a fondé l'église des Gémeaux, trois enfants découvrent chez eux une fenêtre de trop, une fenêtre qui ne correspond à aucune chambre à l'intérieur de la maison», résume la romancière mise au défi de présenter son roman en moins de cent mots.

«En recherchant cette fenêtre, ils vont découvrir des secrets, des mensonges, des mystères. La clé de ces mystères est à la fois la clé du passé de la famille et celle de l'avenir de leur société.»

Une oeuvre. Vraiment. Exigeante. Complexe. Brillante. Bref, à l'image de sa créatrice. Qui s'adresse à un lecteur «qui ne s'attend pas à avoir de la bouillie prédigérée toutes les deux pages, qui est prêt à attendre et à imaginer, à faire un petit travail de Sherlock Holmes. Et qui est prêt à faire confiance à l'auteur.»

Important, ce dernier point. Reine de Mémoire est si dense, si riche en détails (le décor physique, les relations sociales, les religions, la politique : tout est dit et décrit, expliqué et décortiqué) que les premiers pas dans cet univers peuvent sembler ardus pour qui veut tout comprendre tout de suite. Il faut plutôt se laisser prendre par la main. Suivre la romancière. Tout finit pas prendre place dans son grand plan.

Car elle, ne s'est pas perdue. Peut-être parce que, après des années de remue-méninges - «C'est aussi une façon d'écrire», assure-t-elle - et quelques départs avortés (par l'élection de George W. Bush, les attentats du 11 septembre...), quand elle s'est sentie prête à plonger, elle s'est totalement immergée dans Reine de Mémoire. «Je n'ai rien fait d'autre pendant six mois.»

Six mois ? Pour 2800 pages ? D'accord, des corrections viendraient en temps et lieu. Mais, oui, six mois, grosso modo, pour le gros du travail d'écriture-écriture. Pas le choix. « J'avais l'impression de jongler avec un tas de balles, il fallait faire vite pour ne pas en laisser tomber, fait-elle. Et puis, si je n'avais pas été complètement dedans, dans ce monde inventé qui n'est pas le nôtre, qui ne fonctionne pas comme le nôtre, qui n'a pas la même histoire, les même mythes, les mêmes religions, j'aurais pu retomber dans ce monde-ci... et risquer une rupture de la cohérence de ce monde-là.»

Or Élisabeth Vonarburg ne mange pas de ce pain-là. Et n'en donne pas à manger à ses lecteurs. Ce qui explique aussi pourquoi elle tenait à ce que la quasi totalité du livre soit écrite lorsque la publication s'en est amorcée, au printemps 2005. La Maison d'Équité est sorti moins de deux ans plus tard. Afin que le lecteur n'ait pas à subir le supplice de la longue pause entre deux tranches de Reine de Mémoire. Qu'il n'ait pas le temps d'oublier. Qu'il puisse, lui aussi, baigner dans le récit, s'en imprégner.


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