Tout se passe au Québec et j'ai honte. Oui ça m'arrive... et non: je ne crois pas que ce soit un cas si isolé que ça!
Voici l'article paru sur Cyberpresse.
La Presse
Diplômée en France en novembre 2005, Perrine Bouroullec souhaitait travailler à l'étranger. Elle a reçu une offre de l'organisme Recrutement Santé Québec.
Arrivée au début de 2007, elle a passé des entrevues dans trois hôpitaux montréalais. Les trois étaient prêts à l'accueillir, dont le centre hospitalier Sainte-Justine.
Pour elle qui rêvait de travailler en hématologie auprès des enfants, c'était parfait. «C'est vraiment ce que j'aime et je me sens disponible pour soigner cette population, explique la jeune femme. D'autant plus que j'avais fait plusieurs stages en milieu pédiatrique pendant mes études, et mes rapports de stage étaient très élogieux.»
Quelques jours après qu'elle eut reçu sa lettre d'embauche de l'hôpital, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) lui a annoncé que ça ne pouvait fonctionner.
«Je n'en reviens pas. On entend constamment parler de la pénurie d'infirmières au Québec, et on refuse que je travaille. Je ne faisais pas de caprices. J'étais prête à travailler le soir, les week-ends», lance Mme Bouroullec.L'équivalence
Les infirmières diplômées à l'étranger doivent obtenir une équivalence de diplôme de l'OIIQ pour obtenir un permis de travail.
Elles doivent d'abord faire un stage d'intégration de 30 jours. Elles obtiennent ensuite le titre de candidate à la profession jusqu'à ce qu'elles passent l'examen de l'OIIQ - administré deux fois par année. Mais l'OIIQ exige que les candidates fassent leur stage auprès d'une clientèle adulte. Au lieu de le faire à Sainte-Justine, à côté de chez elle, Mme Bouroullec aurait donc dû se rendre tous les soirs à l'hôpital Santa Cabrini, dans l'est de la ville, et y rester jusqu'à ce qu'elle passe l'examen, en septembre.
«Ça ne me dérange pas du tout de me soumettre aux règles et de faire un stage, dit Mme Bouroullec. Mais quand on m'a pressentie, en France, on m'a assuré que je trouverais du travail et qu'il n'y avait pas de problème à travailler auprès des enfants», déclare-t-elle.
À l'OIIQ, la responsable des communications explique que les règles sont les mêmes pour tous. Le stage d'intégration doit se faire en médecine et en chirurgie auprès d'une clientèle adulte. «C'est dans ce secteur que l'infirmière peut apprendre le plus. Les médicaments administrés aux adultes, par exemple, ne sont pas les mêmes que pour les enfants. Ce stage d'intégration auprès d'une clientèle adulte est exigé pour la protection du public», explique Chantal Charron.
Lorsqu'elle a son permis, l'infirmière peut travailler où elle veut. Dans le cas de Mme Bouroullec, il est trop tard. Même si elle est venue à la demande du Québec, même si le projet lui a coûté des milliers de dollars, et malgré les démarches entreprises pour avoir sa résidence permanente, Mme Bouroullec ferme le dossier. Elle repart pour la France dans quelques jours. Elle réintégrera le poste qu'elle occupait avant son départ, dans un centre hospitalier universitaire de Grenoble.
Ce qui m'énerve au final c'est le genre de commerce d'infirmières.... parce que plusieurs d'entre-elles travaillent en Suisse, en France, comme si chacun de ces pays étaient en manque de personnel et en même temps... il existe une valse assez bizarre du personnel infirmier et il s'en fait refuser comme cette jeune Française!
12 commentaires:
C'est juste trop con!! Comme si on avait les moyens de retourner une infirmière! C'est à n'y rien comprendre.
Elle a encore la chance de pouvoir faire ça...en tant qu'infirmière Québécoise qui voulait travailler en France, je devais passer le concours de l'IFSI (culture générale), ensuite examen pratique et écrit, puis me farcir 14 mois d'IFSI, le mémoire de fin d'études, l'oral et l'examen pratique. Je n'ai donc pas envie de la plaindre...
Tangerine * J'avoue que je n'ai jamais compris ce genre d'histoire.
On manque d'infirmières ici et là et on fait la fine bouche quand une personne qualifiée se présente!!!
Emilie * Bienvenue sur mon blog! Tu soulignes des points qui font partie de mes interrogations personnelles justement.
Pourquoi la France, la Suisse, le Québec font savoir leur besoin criant d'infirmières si c'est pour leur compliquer la vie au maximum tellement qu'elles finissent par se décourager... c'est ça que je ne comprends pas du tout!
Pourquoi chacun de ces pays n'offrent pas des conditions de travail intéressantes à ses propres infirmières???
PS: la Suisse compte énormément d'infirmières québécoises; je me demande si les conditions d'accueil ne sont pas plus faciles que celles de la France???
Le besoin d'infirmière est criant un peu partout en occident. Quand j'ai fait les démarches, un mec du ministère de la santé m'a répondu: Oh! Les infirmières québécoises sont très compétentes! Cependant, l'accord européen veut qu'on ne reconnaisse que les diplômes de ses pays membres...
La Suisse, n'en faisant pas partie, peut faire ses lois. Elle reconnait le diplôme québécois et vient même embaucher dans les écoles du québec! (mon mari avait un super boulot, donc pas question la Suisse à cette époque)
Le ministère de la santé francais m'avait suggéré de faire valoir mon équivalence en Angleterre(Canada faisant parti du Commonwealth)et ensuite de me battre pour faire valoir ce diplôme reconnu en France (LOL).
Vive les non-sens!
Commentaire laissé aussi chez Olivier de Montréal :
C'est triste en effet pour cette jeune Française. Mais,selon ce que j'ai pu comprendre, elle aurait pu faire un stage de 30 jours dans un hôpital pour adultes et se présenter à l'examen de l'Ordre des infirmières en septembre. En quelques mois, elle aurait pu obtenir son permis et travailler là où elle voulait. Il semble donc que cette jeune infirmière, après avoir fait toutes les démarches, déménagé à Montréal, n'était pas prête à faire le stage exigé par la profession.
D'un point de vue humain, c'est triste pour elle. Mais c'est l'Ordre des infirmiers et infirmières du Québec (qui est un organisme privé - le « syndicat » des infirmières, en somme, et non le gouvernement) qui est responsable des critères d'admission dans la profession, puisque leur rôle est à la fois de protéger le public et... leurs membres, bien entendu.
On peut se demander si les critères d'admission et les procédures sont vraiment adéquates, mais tout cela relève de l'Ordre, et non du gouvernement du Québec qui, comme bien d'autres, doit parfois se demander si l'Ordre n'est pas trop sévère. Mais le gouvernement n'y peut rien : c'est l'Ordre qui décide qui fera partie de la profession.
Que l'Ordre des infirmière ait raison ou pas, je ne sais pas Je suis président d'une autre association qui a un peu le même mandat, donc je peux comprendre leurs critères ; il m'arrive de regretter que telle ou telle personne ne puisse pas recevoir l'agrément dans ma profession, mais je respecte le processus de sélection que l'on s'est donné.
La question que je me pose, c'est pourquoi, après avoir fait toutes ces démarches, Mme Bouroullec (l'infirmière) a décidé de fermer le dossier et de repartir alors que quelques semaines ou quelques mois de plus, elle aurait reçu son permis lui donnant de travailler là où elle voulait. Si j'avais rencontré Mme Bouroullec, je lui aurais posé quelques questions supplémentaires. Les médias aiment bien ces histoires humaines... qui ne présentent souvent qu'une partie de l'histoire.
Emilie * C'est vraiment n'importe quoi oui! Comme quoi il faut bien se renseigner avant de PARTIR et 2 fois plutôt qu'une!
Sinon: je ne dis pas que la Suisse est l'eldorado des infirmières car ici aussi ce corps de métier a des points négatifs.
Alcib * Je suis d'accord avec les points que tu soulève dans ton commentaire.
Je me suis un peu servie de cet article pour dénoncer le mouvement du verbe moove... qui se passe dans ce corps de métier, ça m'a toujours intriguée que les infirmières aillent pratiquer dans un autre pays quand leurs propre pays en cherche... tu vois?
Pour les critères de sélection, loin de moi l'idée d'en critiquer les tenants et aboutissants.
Béo, tu dois reconnaître que ce sujet, comme ton billet, est e-moo-vant ;o)
J'avais en effet bien lu que tu te demandais pourquoi les infirmières suisses travaillent France et que les infirmières québécoises travaillent en Suisse, etc., si tous ces pays sont à court d'infirmières ;o)
Peut-être que c'est ce que l'on appelle la liberté de mouvement et le droit d'allere recruter ailleurs.
Quant aux critères de l'Ordre des infirmières, je ne sais pas ce que je dois en penser moi-même ; de nombreux québécois et des gestionnaires du milieu de la santé trouvent qu'ils sont trop rigoureux... S'il y a pénurie d'infirmières, on devrait peut-être faire preuve d'un peu plus de souplesse quand il est évident que la compétence est là. Le problème, si l'on fait preuve de souplesse pour une personne, les autres vont crier à la discrimination si leur profil n'est pas aussi convaincant... Donc je comprends les dirigeants de l'Ordre de ne pas faire d'exception. C'est un peu comme les situations de grève : qui a tort ? qui a raison ? les employés ou l'employeur ? Chacun tire de son côté...
Alcib * Sans entrer dans les détails je dirai plus simplement: POURQUOI chacun de ces pays crient au manque d'effectifs????
Il y a sûrement une raison profonde, un mal-être de la profession non?
Plusieurs choses seraient à revoir à mon avis...
des aberrations, y en a partout: en France,une jeune fille voulant travailler dans la carrosserie automobile, a trouvé un garage pour son premier stage mais l'inspection du travail refuse qu'elle aille dans ce garage car il n'y a pas de WC séparé pour les femmes et les hommes! il y a deux poids deux mesures car là où travaille ma fille, il n' y a pas de séparation homme femme dans les vestiaires...
Mom * Si la jeune fille accepte les conditions de ces WC, pourquoi y aurait-il des problèmes???
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