samedi, novembre 01, 2008

La Toussaint.

Je suis croyante. Je l'ai toujours été et je le serai toujours. Ce qui change est plus au niveau de la manière de l'exprimer dans mon quotidien.

Évidemment, gamine j'ai assisté à la messe hebdomadaire et à bien d'autres du temps de mon école primaire. J'ai souvenir des messes en latin, c'est dire!

Adolescente, un de mes plaisirs était de faire semblant d'aller à la messe avec mes amies. On se retrouvaient tout juste derrière l'église pour papoter. L'important était de ne pas oublier de ramener un *Prions à la maison.

* Prions: petit livret avec toute la démarche de l'eucharistie du jour.

Jeune femme vivant à Québec, je fus étonnée des visites à la maison pour venir chercher la dîme. Comme ça... ils recueillaient leur dû sans qu'on passe par l'église en tant que fidèles. Astucieux non?

Après la grande ville, ce furent 17 années dans un petit village où nous suivions les grandes liturgies, soit Noël, Pâques, etc. Avec l'arrivée des enfants et leur scolarisation qui impliquaient les sacrements, j'ai participé aux cours de catéchèse préparatifs à ceux de la Première communion. De grands moments pour moi et d'excellents souvenirs. Dans les même temps j'ai rejoins les rangs de la chorale, je suis donc allée à l'église de manière plus active, jusqu'à diriger la chorale à quelques reprises pour remplacer la directrice malade-, le stress... je vous dis pas-! C'est là que le fameux Prions a toute son importance!!! Inestimable pour ne pas louper le moment de démarrer un chant. C'est qu'on ne chante pas un Gloria au moment d'un Credo hein!

Puis ma traversée de l'Atlantique a mis tout ça en veilleuse. Tout ça = ma participation active. Ma foi étant tout à fait la même.

Dans un hebdomadaire que je reçois gratuitement dans ma boîte aux lettres se trouvent souvent des articles très intéressants. Comme celui-ci que je vous transcrit intégralement.

La Toussaint, une fête utile?

On célèbre les saints et les morts les 1er et 2 novembre. Des rites désuets? Le point avec Monseigneur Bernard Genoud, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg.

Trois cérémonies funéraires sur dix sont laïques. Un problème pour vous?

Non, cela correspond à la liberté de chacun. Je voudrais bien sûr que tout le monde puisse remettre son défunt explicitement dans les mains de Dieu. La Toussaint, comme je le dis souvent, c'est aussi la fête des rescapés de la sainteté.

Dans ce contexte, est-ce que fêter la Toussaint a encore un sens?

Oui, car il s'agit de la seule célébration destinée à tous les anonymes qui ont été des gens bien dans leur vie, croyants ou pas. Des gens qui ont lutté pour la justice sans croire en Dieu. Mais la justice, c'est Dieu. Et Dieu dit: celui-là a pris option pour la justice, donc pour moi, hop! il est sauvé. Comme le bon larron qui a mal fini, ça a sûrement fait de la peine à sa maman, mais qui reste le seul à avoir été canonisé de son vivant.

Y aurait-il d'autres moyens d'honorer ses morts?

Penser à eux, se rencontrer en famille le jour anniversaire du décès d'un parent. Mais je ne pense pas qu'il soit bon d'abandonner ce que nous faisons. Honorer ses défunts est ancré dans le coeur des hommes, dans toutes les civilisations. Il y a une relation transcendantale, incassable: que mes parents soient morts ou vivants, je serai toujours le fils de et de. Vouloir les oublier, c'est couper ses racines. Et un arbre sans racines meurt.

Propos recueillis par Virginie Jobé.

Alors; que vos défunts reposent en paix et que surtout ils ne quittent jamais votre coeur!

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis catholique mais très peu pratiquante. Quand j'étais jeune, j'allais à l'église, faisais partie de la chorale des messes du soir, aidais le curé pour préparer et ranger la messe... Mais aujourd'hui je n'éprouve plus le besoin d'aller à l'église pour penser à quelqu'un ou prier. J'ai perdu mon Papa, et d'autres membres de ma famille auxquels je tenais beaucoup. Ils font toujours partie de ma vie. A mon Papa, je lui parle tous les jours, lui pose des questions,demande conseil,je pleure, comme s'il était toujours là....Pour certains cela peut paraitre " con" ou "bête" mais moi ça aide à palier cette absence.
Aujourd'hui j'irais sur les tombes mais ce n'est pas la même chose.
Je n'aime pas trop car on a l'impression d'un "show"! A ceux qui mettront les plus belles fleurs, les plus belles décorations, celui qui va pleurer le plus...Non merci.
Je suis entièrement d'accord avec la fin de l'article de Virginie Jobé sur l'autre façon d'honorer ses morts. Mais tout cela n'engage que moi......
Coco

Beo a dit…

Coco* Je pense exactement comme toi. Quand j'ai cessé d'aller à la messe à l'adolescence; je me disais que je pouvais parler directement à Jésus sans aller à l'église.

De ma période de catéchète et de jeune maman; j'ai bien saisi l'importance de transmission de la foi et de la vie communautaire qui est franchement plus facile dans un petit village qu'à la grande ville.

Stéphanie a dit…

J’ai fait toutes mes études dans des écoles catholiques mais je ne suis pas croyante.
J’ai malgré tout beaucoup de respect pour les gens qui croient que ce soit en Dieu, Bouddha, Jehovah ou autres et j’ai déjà eu des discussions passionnantes avec ma filleule de 13 ans, croyante.
Je crois par contre en la force de l’Amour et c’est pourquoi aujourd’hui j’allumerai une bougie pour toutes les personnes parties trop tôt et que j’aimerai toujours.
Il y a un rite que j’ai découvert il y a deux ans lors du décès du papa de mon amoureux.
Selon la religion juive, on ne dépose pas de fleurs sur la tombe du défunt, ni lors de l’enterrement, ni après.
Par contre, lorsqu’on vient se recueillir, on y dépose un petit caillou pour marquer son passage.
J’aime cette idée, cette trace posée juste pour dire « je suis passée, je pense à toi ».
Alors maintenant, lorsque nous découvrons, visitons un lieu qui nous touche nous essayons d’y prendre un caillou, un coquillage pour pourvoir le déposer plus tard sur sa tombe, pour lui montrer qu’il était avec nous, dans notre cœur lors de ce moment.

Anonyme a dit…

Tu sais, puisque je l'ai assez dit, que je suis athée. Ton billet me touche, tout comme les propos de l'homme d'église qui sont d'un respect rare pour les multiples opinions. La Toussaint, je ne l'ai jamais fêtée, mais aujourd'hui, afin de continuer la tradition d'Alex, nous irons voir son père au cimetière avec les enfants. Parfois, j'envie ceux qui croient parce qu'ils ont une certaine richesse dans leurs espoirs, leurs certitudes ou leur façon de voir la mort, l'avenir... mais bon, c'est comme ça! On ne peut pas se forcer!! Je t'embrasse bien fort, je te souhaite une belle journée et oui, honorez vos morts aujourd'hui!

Anonyme a dit…

Eh bien c'est très instructif pour moi de venir ici! N'étant pas croyante moi-même et n'ayant pas grandi dans une famille croyante, je ne connais pas du tout les fêtes religieuses. Et comme la Toussaint ne fait pas partie des jours fériés au Québec, c'est une de ces fêtes qui ont pratiquement disparu du calendrier.

À l'école, les enfants font des bricolages spéciaux pour Pâques, Noël, et les fêtes laïques que sont l'Halloween et la St-Valentin, mais la Toussaint, les Rois, l'Action de Grâces, et toutes les autres que je ne connais pas, tout ça me semble oublié. Malgré que je sois athée (et juive en plus!), j'aimerais au moins connaître ces traditions et peut-être les célébrer, de façon laïque, avec les enfants...

Beo a dit…

Stéphanie * J'aime beaucoup cette tradition du petit caillou!

En fait ça rejoint un peu ce que j'ai fait pour avoir toujours Mom, Pop et mon père avec moi. Trois de mes bagues les personnifient dans mon quotidien.

Beo a dit…

Danielle * Tu sais pour moi, les propos de cet évêque me rejoignent tout à fait.

Au fond, l'amour, le respect et l'honnêteté n'ont pas de religion.

J'ai perdu ma mère à la naissance et je n'ai jamais ressenti le besoin d'aller me recueillir sur sa tombe pour la garder dans mon coeur.

Moi aussi je t'embrasse bien fort!

Beo a dit…

Docteur Maman * C'est la raison pourquoi j'ai reproduit le texte de Mgr Genoud. Je trouve que ça explique bien ce que doit être la Toussaint.

Et pourtant ce n'est pas férié sur mon canton et ça l'est dans quelques cantons voisins.

Je ne me souviens pas que ça l'aie déjà été au Québec. Ce qui n'empêche pas ce jour d'avoir une liturgie en hommage aux défunts.

Pour toi et ta famille, ça pourrait être un jour où on repense fort aux êtres chers qui sont disparus, on en parle, on retrouve des souvenirs qu'on partage avec les enfants qui ne les ont peut-être pas connus.

Dario chez les Helvètes a dit…

Moi, mes souvenirs de toussaint, c'est le cimetière le matin, et la fête d'anniversaire le soir ;-)

Merci pour tes bons voeux !

Dario

Beo a dit…

Dario * C'est vrai que ça doit être pas mal lié dans tes souvenirs!

Tout le plaisir est pour moi; j'espère que tu as passé une belle journée d'anniv!

Pur bonheur a dit…

Ces jours-là je pense à mon frère, mon père et mon grand-père qui sont un à coté de l'autre dans le cimetière de mon village natal. Ça me réconforte de les savoir tous ensembles.

Beo a dit…

Pur Bonheur * Oui, c'est réconfortant.

Comme tu le sais ma liste est longue et tu me fais réaliser que mes parents sont ensembles oui, avec la plus vieille de mes soeurs qui est morte tout bébé.

Mais Mom est avec ses parents à elle, elle aura passé sa vie avec une tristesse au fond du coeur depuis que sa mère était morte dans un accident d'auto, relativement jeune.

Et Pop... n'ayant pas accès à cet emplacement est avec ses parents à lui. C'est fou! Et tellement dans l'ordre des choses quand on connait les personnages ;)