mercredi, avril 01, 2009

Les livres qui tuent.

En fin de soirée, souvent, il m'arrive d'éplucher l'horaire télé, afin de voir ce qui est offert sur la multitude de chaînes qui y sont représentées. Par contre: je n'ai pas accès à toutes ces chaînes et encore moins à toutes leurs langues.

Il s'effectue donc un premier tri, drastique. Ensuite, il y a le tri des jours et des heures de diffusion. Je suis une noctambule quand je peut participer, soit comme maintenant: écrire ou échanger en discutant.

Je n'ai jamais été partante pour des nuits de lecture, et très peu pour des visionnements tardifs. Alors, ce deuxième tri est assez sévère aussi. Il me reste les soirées où j'arrive à souper avant le début d'une diffusion télé et surtout, il faut que cette soirée soit assortie d'un congé le lendemain.

Un troisième tri entre en ligne de compte quand je suis absorbée sur le Net et que je n'ai pas envie de couper court à cette activité.

Vous comprendrez que quand j'arrive à regarder de quoi à la télé que j'ai choisi et que j'en ressort éblouie, admirative ou toute chamboulée: c'est le bonheur total!

C'est arrivé ce mardi soir avec le film:

Les livres qui tuent.

En décembre 1945, l'éditeur Robert Denoël est assassiné en plein Paris. L'enquête est bâclée et conclut à un crime crapuleux. Deux ans plus tard, un jeune journaliste liégeois, Léon Lenoir - alias Léo Schwartz - reprend les investigations et suit une piste qui le conduit à des ouvrages sulfureux, brûlots antisémites, mis à l'index à la Libération. Mais dans la France de l'épuration d'après-guerre, toute vérité n'est pas bonne à dire ni à entendre...

Un film de Denys Granier-deferre, avec Lorànt Deutsch, Blanche Gardin, Eric Prat

(France)
Genre : Telefilm - Duree : 90 mn
Année de production : 2009
Un assassinat dans Paris, décembre 1945. C'est l'éditeur Robert Denoël, tué en pleine nuit dans la rue. L'enquête n'a jamais pu aboutir vraiment et l'affaire est classée rapidement.

Un journaliste liégeois reprends le fil de l'enquête, à la demande de son éditeur. En fait, il est envoyé dans la fosse aux lions sans le savoir.

Son éditeur lui demande de changer de patronyme. Il reprends donc celui qui lui avait été dévolu durant son service militaire: Lenoir. Il part courageusement à Paris pour mener sa petite enquête.

Il aura parfois de la chance et parfois on l'aidera à son insu. Son hébergeur est un ancien résistant qui connaît bien des témoins de cette époque. Sa première rencontre dans le train le menant à Paris est avec une bibliothécaire de Paris.

Tous ces personnages qui sauront dénouer ce sac de noeuds seront aussi sources de tourments pour Lenoir.

En fait Lenoir est juif, ses parents sont morts durant la guerre et ces découvertes ravivent pleinement son ressentiment pour les antisémites. La faute de Denoël ou plutôt de la Maison d'édition fut de publier certains auteurs, qui au fil du dénouement de la 2e Guerre, furent mis à l'index.

Il y eut aussi une série de "guides" et autres opus de bien pensants qui décrivaient le Juif, comme on décrit une race d'animaux. Plusieurs livres furent réellement publiés en ce sens.

J'avoue que c'est un peu difficile à concevoir et en même temps quand on sait tout ce que cette guerre a apporté comme modification du comportement humain!!! C'est facile à croire en fait...

Bref; au fil des rencontres Swartz alias Lenoir découvre toutes ces horreurs, comprends que jamais l'assassin ne sera retrouvé parce que c'est tout simplement un résistant qui s'est fait justice au passage comme il vient d'apprendre que ça s'est fait pour d'autres cas.


L'ami et camarade de celle pour qui son coeur bat-la bibliothécaire rencontrée dans le train-, est un de ces résistants. Il a été personnellement ciblé et ausculté -sous des méthodes barbares- afin de confirmer les théories du docteur Georges-Alexis Montandon qui avait publié un recueil intitulé: Comment reconnaître un Juif!!!

Durant le film, je reconnais un nom familier par ici. Montandon est né à Cortaillod, dans le canton de Neuchâtel, le 19 avril 1879. Il y a des rues et des parcs à son nom en Suisse.

Montandon a rencontré Louis-Ferdinand Céline-pour ne citer que lui-, autre auteur incriminé puis amnistié par la suite.

Bref on découvre dans ce film tout ce volet qui a fait vibrer la France au gré des listes d'index, des collaborations, des trahisons, des publications, ce que le pouvoir des livres, des auteurs, des éditeurs, des journalistes-bref le pouvoir des mots et d'exprimer ses opinions- ont pu à cette époque vraiment avoir droit de vie ou de mort!

J'ajouterai en conclusion que certains n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère. Pour les curieux: il faut aller lire où les liens plus haut cités vous mènent.

Pour ma part: je suis sortie de cette soirée totalement bouleversée par ce film relatant la vie réelle de ces gens. D'ailleurs Swartz a terminé sa vie en Suisse en s'occupant d'un genre de colonie de vacances pour enfants :)

8 commentaires:

coco a dit…

Etant malade la fin de semaine dernière, j'ai enfin pu lire 2 livres ! Un miracle car je les avais acheté début de l'année dernière!
Pour ce qui est des films le soir,à part le dimanche soir, je ne regarde presque plus la télé. Avec le changement d'heure j'ai l'impression d'être encore plus fatiguée. Je préfére aller me coucher et lire un peu mais au bout de la 4eme page, les lettres flottent et dansent!
Avec le beau temps, j'espère prendre de l'énergie et pouvoir en profiter...

Beo a dit…

Coco * Il faut prendre le temps de bien te remettre de ta maladie.

Tu sais le film se terminait à 22h; je trouve ça bien raisonnable.

Bravo pour tes 2 livres ;)

coco a dit…

En fait de maladie, cela a commencé vendredi soir avec des vertiges. Samedi je suis allée au médecin qui m'a dit que c'est l'oreille interne et l'équilibre. Résultat, dimanche des nausées + vertiges comme sur les manèges que tu fais 20X à la suite! Mardi je suis allée chez un spécialiste qui m'a sorti "un bouchon" de l'oreille. Et depuis, ça va mieux. Tout ce qu'un petit bouchon est capable de faire.
Pour des films qui se terminent à 22h c'est raisonnable mais pas comme les chaines françaises où c'est vers 22h30 voir 45! Les allemands sont très ponctuels, c'est agréable.
Quant aux livres suivants en attente, je ne sais pas quand j'aurais le temps de les lire.Toujours ce problème de temps !!!

Beo a dit…

Coco * Tes histoires de vertiges ont un nom comme maladie.

J'ai eu une fois... où bien calée dans mon lit; je me sentais littéralement comme sur un bateau en pleine tempête!

L'horreur....

Venise a dit…

Les livres qui tuent, j'ai eu peur, peut-être en ai-je dans ma bibliothèque. Je suis venu me rassurer, même s'il est presque minuit ici, ne voulant prendre aucun abonnement sur les cauchemars.

Je pars rassurée et bien plus, intriguée.

Un film tout récent : 2009. Il nous le fait ici. Peux-tu nous arranger ça, Béo ?
;-)

Beo a dit…

Venise * Les mots ont toujours un très grand pouvoir de nos jours.

Oui c'est un film récent, qui nous montre une des facettes du climat ambiant durant la guerre et la difficile réinsertion de certains auteurs pour qui l'adage est réel. Les paroles s'envolent mais les écrits restent!

cvrin a dit…

Pour Coco et Béo:
Moi aussi je suis sujette à ce genre de désagrément. Et c'est toujours après avoir mangé ou bu du faux sucre à mon insu. Comme de l'aspartame! Tous les faux sucre me font cet effet toupie, je ne peux que dormir et attendre que ça passe. Mon médecin m'a dit le nom, à rallonge, que je n'ai pas retenu…

Beo a dit…

Speedy80 * Ah, au moins t'en connais la cause toi! Moi j'ai jamais refais et c'était bien en 1999 je crois.