Depuis quelques années le célèbre astrophysicien Hubert Reeves s’intéresse moins aux étoiles qu’au sort de la planète. Dans son prochain livre, il dit son amour des arbres.
Voici quelques extraits tirés de l'entrevue réalisée par Laurent Nicolet
Une amitié difficile à mettre en mots, une sorte de présence discrète – un arbre ne vous interrompt jamais dans vos pensées – mais en même temps extrêmement intense. Il y a une trentaine d’années, avec ma femme, nous cherchions une petite maison, un coin perdu, mais surtout nous voulions qu’il y ait déjà de grands arbres autour de la bâtisse. Nous avons trouvé cette ferme entourée d’immenses pins de Corse qui montent très haut, et de beaucoup d’autres espèces qui atteignaient déjà 30 ou 40 mètres. J’ai commencé, dès cette période, à planter d’autres grands arbres, comme les séquoias.
J’ai amené plusieurs arbres du Canada, effectivement, des mélèzes, des érables à sucre – qui n’ont pas pris malheureusement – des chênes rouges d’Amérique et j’ai recréé comme cela en France une petite forêt américaine avec des arbres dont on sait qu’ils peuvent vivre plus de mille ans. Nous avons aussi planté des cèdres du Liban, des cèdres de l’Himalaya.
Il y a une nécessité de laisser revenir les grands prédateurs, parce que cela participe à un équilibre qui existait depuis des millions d’années. Ce qu’on peut appeler une échelle de la prédation: les grands prédateurs en haut, les toutes petites proies en bas. Cette échelle où chaque espèce contribuait à l’harmonie des populations des autres espèces par une régulation naturelle a été rompue lorsque l’on a éliminé les loups ou les vautours. Au Québec, l’élimination des loups a provoqué une multiplication des grands ongulés comme le chevreuil, qui détruisent la végétation, ainsi qu’un pullulement des rats et autres rongeurs. Le retour des grands prédateurs bien sûr pose des problèmes, mais l’équilibre de la nature pose toujours des problèmes. Il faut évidemment protéger les moutons mais il n’y a pas que les moutons dans l’échelle de la nature.
Hubert Reeves, Arbres aimés, Ed. Seuil. Avec des photos de J. Very.
Pour lire l'intégrale de l'entrevue.
J’ai amené plusieurs arbres du Canada, effectivement, des mélèzes, des érables à sucre – qui n’ont pas pris malheureusement – des chênes rouges d’Amérique et j’ai recréé comme cela en France une petite forêt américaine avec des arbres dont on sait qu’ils peuvent vivre plus de mille ans. Nous avons aussi planté des cèdres du Liban, des cèdres de l’Himalaya.
Il y a une nécessité de laisser revenir les grands prédateurs, parce que cela participe à un équilibre qui existait depuis des millions d’années. Ce qu’on peut appeler une échelle de la prédation: les grands prédateurs en haut, les toutes petites proies en bas. Cette échelle où chaque espèce contribuait à l’harmonie des populations des autres espèces par une régulation naturelle a été rompue lorsque l’on a éliminé les loups ou les vautours. Au Québec, l’élimination des loups a provoqué une multiplication des grands ongulés comme le chevreuil, qui détruisent la végétation, ainsi qu’un pullulement des rats et autres rongeurs. Le retour des grands prédateurs bien sûr pose des problèmes, mais l’équilibre de la nature pose toujours des problèmes. Il faut évidemment protéger les moutons mais il n’y a pas que les moutons dans l’échelle de la nature.
Hubert Reeves, Arbres aimés, Ed. Seuil. Avec des photos de J. Very.
Pour lire l'intégrale de l'entrevue.
9 commentaires:
J'ai l'impression qu'étant enfant on fait moins attention à la planète. Et c'est à l'âge adulte, qu'on prend conscience des richesses de notre planète.Mais souvent il est trop tard pour réparer ses fautes.
Coco * Je sais pas, c'est difficile à dire, parce que je connais des urbains qui ont toujours eu conscience de l'importance des arbres et des campagnards qui ne se sont pas gênés pour faire des coupes à blanc alors...
Moi je dis qu'il n'est jamais trop tard, parce qu'après nous; ce sont nos enfants qui vont hériter de ce qu'on laissera derrière nous.
On est en pleine alerte orange foncée au niveau général de l'état de la planète mais en même temps: il se fait de belles choses qui vont payer dans l'avenir.
L'important c'est de ne pas baisser les bras et de demeurer vigileant et surtout: tolérance zéro envers les pollueurs et les inconscients!
Hubert Reeves aime les grands arbres mai aussi les papillons, les oiseaux..
Et surtout il est engagé pour la préservation de la biodiversité dont l'humanité fait partie et dépend.
Je vous invite à visiter 3 sites associés à son action
www.hubertreeves.info
www.roc.asso.fr
www.biodiversite2012.org
Cordialement
Nelly
Chargée des relations avec Hubert REEVES
nelly.b@nordnet.fr
Bonsoir Madame Nelly, votre intervention m'honore.
Vous devez être à l'affut des publications, même bloguesques concernant M. Reeves pour arriver chez moi.
J'ai toujours compris que M. Reeves donnait la même importance aux constellations qu'au plus petit insecte sur Terre.
J'ai le même souci. Une vie ne se quantifie pas et ne se qualifie pas: c'est une vie.
De briser la chaîne de la biodiversité et de tenter de réguler les populations animales sans s'inquiéter des répercussions est une aberration qui hélas a fait école. J'espère que la tendance est inversée.
Heureusement qu'il y a des gens comme ça sur notre petite planète!
Coco, dans ma famille on a tous toujours fait très attention à la nature parce que mes parents nous ont élevés comme ça. Je ne pense pas que ça dépende de l'âge.
Dr.Caso * Je crois aussi que c'est question d'éducation et c'est tellement simple quand ça fait partie de nos habitudes.
Sinon; j'ai toujours eu une profonde admiration pour Hubert Reeves!
D'accord avec Dr.CaSo tout est dans l'éducation. Je suis née dans un village en campagne, et comme c'était agréable de vivre avec la nature. Mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui certains préférent tout casser ou défigurer sans respect.Ouvrir la fenêtre de la voiture et jeter les mégots, l'emballage des paquets de cigarettes, la bouteille en plastique d'eau...c'est trop facile. Eh oui, la poubelle est teeeellement loin!
Je trouve cela pour le moins paradoxal de parler de respecter l'équilibre proie-prédateur et dans le même mouvement, de le rompre en introduisant plein d'espèces non indigènes ?!
Dieudeschats * Tu soulèves-là un bon point. C'est vrai que c'est paradoxal et risqué. J'imagine que monsieur Reeves a calculé le potentiel de sécurité en choissant les essences.
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