vendredi, avril 15, 2011

Gran Torino

Clint Eastwood ne cessera jamais de m'étonner! Cette fois c'est Gran Torino qui m'a bien plu comme film.

De bonhomme antipathique, le héros du film arrive à prendre forme humaine au fil des mésaventures de ses deux jeunes voisins asiatiques. Lui qui a fait la guerre de Corée dont il est rentré au pays avec une culpabilité exacerbée par sa médaille d'honneur, ses nouveaux voisins n'ont de cesse de lui rappeler ces mauvais souvenirs.

La mort de sa femme tant aimée le replonge dans une solitude que même ses deux fils ne peuvent percer. Les relations sont tendues, si on peut vraiment parler de relations.

Par contre, Tao qui devient le souffre douleur d'une bande de voyous deviendra comme son fils, particulièrement grâce à Sue sa grande soeur qui se lie d'amitié spontanément avec le vieux Walt. Je ne dévoilerai pas la suite, j'ajouterai seulement que la traduction française laisse grandement à désirer et nuit grandement à la crédibilité pour ce qui est des insultes. Quand la quantité d'insultes proférées tient en seulement 3 mots répétés et martelés sans fin.... c'est d'un lassant! Bref: le seul point noir à mon avis.

Walt Kowalski est un ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et pétri de préjugés surannés. Après des années de travail à la chaîne, il vit replié sur lui-même, occupant ses journées à bricoler, traînasser et siroter des bières. Avant de mourir, sa femme exprima le voeu qu'il aille à confesse, mais Walt n'a rien à avouer, ni personne à qui parler. Hormis sa chienne Daisy, il ne fait confiance qu'à son M-1, toujours propre, toujours prêt à l'usage...

Ses anciens voisins ont déménagé ou sont morts depuis longtemps. Son quartier est aujourd'hui peuplé d'immigrants asiatiques qu'il méprise, et Walt ressasse ses haines, innombrables - à l'encontre de ses voisins, des ados Hmong, latinos et afro-américains "qui croient faire la loi", de ses propres enfants, devenus pour lui des étrangers. Walt tue le temps comme il peut, en attendant le grand départ, jusqu'au jour où un ado Hmong du quartier tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino... Walt tient comme à la prunelle de ses yeux à cette voiture fétiche, aussi belle que le jour où il la vit sortir de la chaîne.

Lorsque le jeune et timide Tao tente de la lui voler sous la pression d'un gang, Walt fait face à la bande, et devient malgré lui le héros du quartier. Sue, la soeur aînée de Tao, insiste pour que ce dernier se rachète en travaillant pour Walt. Surmontant ses réticences, ce dernier confie au garçon des "travaux d'intérêt général" au profit du voisinage. C'est le début d'une amitié inattendue, qui changera le cours de leur vie.

Grâce à Tao et sa gentille famille, Walt va découvrir le vrai visage de ses voisins et comprendre ce qui le lie à ces exilés, contraints de fuir la violence... comme lui, qui croyait fermer la porte sur ses souvenirs aussi aisément qu'il enfermait au garage sa précieuse Gran Torino...


6 commentaires:

Dr. CaSo a dit…

J'ai beaucoup aimé ce film moi aussi, sourtout la fin, parce que c'est tellement anti-holywood :) Très bien joué, aussi! Et très triste, aussi.

Beo a dit…

Dr.Caso * Tout à fait d'accord avec toi et c'est aussi malheureusement réaliste :(

Malgré qu'Eastwood ne soit pas très expressif, dès qu'il a appris que cette ethnie s'était battue aux côtés des US et qu'en fait ils étaient réfugiés dans "son" pays: on a senti la haine baisser d'un cran :)

Francois et fier de l'Être a dit…

Je trouve bien meilleur comme réalisateur. D'ailleur, mon film préféré reste "un monde parfait".
Bise A+

Beo a dit…

François * C'est vrai que je ne l'ai jamais vraiment bien aimé comme acteur, malgré un charisme bien à lui qui fini toujours par me faire vibrer à quelque part :)

Je n'ai pas encore vu Un monde parfait... il va falloir y remédier!

Beah a dit…

Moi je suis une inconditionnelle d'Eastwood, même si au début c'était le beau mec et son charisme qui me plaisait, j'aime ce qu'il est devenu.

Beo a dit…

Beah * Comme je te comprends. Je crois que ce qu'on appelle une bonne personne dans la vie réelle. Ses films nous font profiter de sa grande sagesse avec beaucoup de finesse.