
Né dans le Haut-Valais à Niederwald, petit village de la Vallée des Conches, César Ritz est le cadet d'une famille de 13 enfants.
À 15 ans, il fait un stage dans un hôtel de Brigue, il est finalement renvoyé par le patron qui lui assène ces mots: tu ne deviendras jamais hôtelier!
Il monte à Paris. Cireur de chaussures, garçon de courses, gardien de bordel, il se faufile jusqu'au poste de serveur dans cette capitale bouillonnante où les grandes fortunes côtoient la plus noire des misères.
Son habileté fait merveille et il est rapidement surnommé: César le rapide.
Quand survient dans la capitale française le soulèvement populaire de la Commune, dont Ritz déteste les partisans, il file pour Vienne, recommence au bas de l'échelle, puis travaille d'hôtel en hôtel sur la Côte d'Azur. Jusqu'à une première consécration à 27 ans, le voilà directeur du Grand Hôtel de Monte-Carlo.
C'est le début d'une folle ascension. À la direction de ce palace, le Valaisan ajoute bientôt celle du Grand Hôtel de Lucerne, puis d'un établissement proche de Nice.
Il rachète L'Hôtel de Provence, à Cannes, puis s'empare à Londres des rênes du Savoy, puis du Grand Hôtel, à Rome, avant de réaliser le rêve de ses rêves: Le Ritz, au coeur du Paris des joailliers.
Ses secrets?

Il s'entoure des meilleurs collaborateurs, comme le cuisinier Auguste Escoffier ou le plus doué des architectes d'intérieur parisien. Ensemble, ils créent la décoration du Ritz,mélange de style Louis XVI, Régence et Empire qui deviendra le symbole de l'établissement.
Plus d'un siècle avant l'heure, Ritz saisit tout le parti de ce qu'on appellerait aujourd'hui les ressources du people.
Dans les somptueuses mises en scènes de mariage ou de couronnement qu'il met sur pied dans ses palaces, on vient autant pour voir que pour être vu.
À l'inauguration du Ritz, à Paris, on remarque aussi bien Marcel Proust que le millionnaire américain Vanderbilt et le Tsar de Russie.
Les biographes de César Ritz peineront à retrouver les moindres traces de lui sous forme de photos, de témoignages ou de lettres. C'est qu'à partir de la cinquantaine, au fil des ans, l'empereur du luxe a basculé dans la folie et les hallucinations, jusqu'à perdre tout sens de la réalité.
Pour son entourage de l'époque, c'était une honte dont on aura sans doute préféré détruire toues les preuves.
